Le temps essouffle les braises
Des trop lourds bûchers du passé,
Sans ranimer la fournaise
Où ils s'étaient carbonisés.
Pauvres peuples saccagés,
Les flammes d hier n'étant plus
Certains osent encore nier
L’Horreur du siècle révolu.
Des vains génocides perpétrés
En goulags déshumanisés,
Ces cent ans ont plus massacré
De vies que dix siècles passés.
Il reste la simple mémoire,
Gravée dans les stèles d’Histoire,
Suffira-t-elle à empêcher
La Bête de recommencer ?
Dictature, blême graine,
Tu pièges les petites gens.
Semée en paroles de haine
Tu noies leur bon jugement.
La démocratie frileuse
S’accroche aux lois des parlements.
Ton intolérance odieuse
N’amène que guerres et tourments.
Une sourde peur reste ancrée
Qui assigne l’Humanité
A l’horreur de tes barbaries.
Le malheur laboure les vies
Là où tes graines sont jetées.
Le sillon des pleurs s’agrandit,
Ta récolte s’appelle regrets,
Ses fruits sont à jamais maudits.
Août 2018