Demain, dès l’aube, à l’heure où pâlit mon âme
J’irai à Pataya, j’irai à Macao
Voir les filles de joie, me perdre dans leurs tripots,
Oubliant la morale, mon amour, ma femme.
Je vivrai un temps avec des filles de vingt ans.
Traînant dans les bars, je leur paierai quelques pots,
Et boirai la lumière qu’elles exhalent en riant.
Fébrile, je goûterai le satin de leur peau,
Croquant leur beauté pour sentir entre mes dents
La chaleur suave de leurs corps ardents.
Aurai-je besoin d’argent ? J’irai au casino.
Avec ma chance je gagnerai le gros lot,
Misant sur le Rouge, jouant Impair et Passe.
Mais mon rouge au front sera dû à l’envie crasse
Imaginée pour les prochaines beautés de nuit
Qui se prêteront à tout ce qui me poursuit.
Fantasmes, pulsions, amours torrides censurés
Seront pour un instant à portée de mes deniers.
Allons bon, il est temps ! J’y vais, je pars !
Quoi ? Déjà arrivé sans passer par la gare ?
Allons bon, le réveil sonne, mon rêve s’assomme,
Mon désir restant, prouvant que je suis un homme.
Mes pulsions cèdent face à la réalité.
Bien réveillé, finalement celle-ci me plaît.
Au chaud dans mon lit, je me tourne vers ma femme
Qui, bien plus que ces filles, m’aime et m’enflamme.
AOUT 2018