Sur le fleuve écarlate où nageaient les cendres éteintes de mon âme
Je rencontrais de lourds sarcophages bordés d'épaves en rames.
Des brûlots épars incandescents y jetaient leurs flammes oranges,
Comme le fait au couchant le soleil de ses pinceaux étranges.
Sur l'autre rive les cris des mourants heurtaient nos silences trépassés.
Nous regardions en arrière, vers les lueurs bleutées des vies évaporées,
Vers la mer d'où l'on venait, vers la terre que l'on quittait.
Les chants lointains des femmes-sirènes dans le néant s'estompait .
Il ne restait qu'une calme sérénité.
Le voyage vers l'au-delà jadis effrayait !
Prieurs et prêcheurs à l'enfer nous destinaient,
Pour peu que nous sortions des sentiers encartés.
Or une étrange douceur succédait au trépas,
Personne ne l'avait imaginé … Était-ce cela ?
Dans un noir profond doucement nous arrivaient
Langueur, douceur, extases des sens éparpillés.
Oublié les maux de nos corps.
Une dispersion atomique
Nous explosait encore et encore
Dans une infinité cosmique.
Le néant était là .
Sans fin, sans éternité.
Aout 2021