Jadis les hommes, afin de survivre,
Chassaient dans les immenses plaines
Les troupeaux qui les faisaient vivre.
Leurs palais en ces époques lointaines
Ignoraient ton goût et ta saveur.
Tant d’efforts pour manger sans toi,
Cuite ou crue, la viande des bois.
Si peu de grains pour un grand bonheur.
Ainsi l’on vit des caravanes
De la lointaine antiquité,
Sur des chameaux ou des ânes,
Même par des porteurs à pieds,
Prendre les chemins du monde
En régulières et lentes rondes.
Et jusqu’au proche Moyen Âge,
Tu te vendais en étalages.
Blanc, gris, noir, fleur de, fin ou gros
Ta substance nous pétille
Ton absence nous laisse penaud.
On demande chez nos papilles
‘’Pourquoi ce goût est-il si triste,
Alors qu’un peu de sel suffit
A changer vite de registre,
Et redonner au plat sa vie ?’’
Décembre 2018