Plongeant dans le fleuve amour, ton cœur est parti,
Comme une feuille arrachée de son arbre,
Sur les chemins de croix d’une tendre folie.
Tu la désires. Tes appels glissent sur son marbre.
L'équivoque d'un regard pour entretenir
Le feu ardent qui s'attise à ton envie,
Fixe l’attention et obsède ton désir.
Tu décodes vers ses yeux un appel transi
Dans un message d’espoir facile à capter.
Mais voilà, si l’adresse est bien indiquée,
La destinataire est bien trop recommandée.
De tous ses soupirants elle ne sait pour qui opter.
Oui, tu n’es pas seul séduit par son charme.
De son être tu ne trouves pas de défaut,
Ses paroles t’enchantent et te désarment,
Et, quand d’autres l’attirent, tu te sens pataud.
Comme tu étais peu fier le soir où tu as vu
Ce jeune homme poser la main sur ses genoux.
Le sentiment de colère de ton cœur à nu
Fit tournoyer les braises de ton amour fou.
Feu de ta flamme contre vague de l’âme,
Ranime ton esprit figé dans sa froideur.
Part à sa conquête, rêve de ton bonheur.
Le tien en sera, si elle devient ta femme,
L’ineffable sérénité de l’accompli.
Le vouloir c’est décider de ta propre vie.
Abandonne et tu te noieras dans ces vagues
Qui fracassent l’homme sur les rochers du destin,
Laissant peu de choix quand revient la madrague.
Espère en un sursaut, flèche de Cupidon,
Dans la corbeille des jolis mots choisis les tiens,
Tisses-en la maille de tes déclarations.
Ta muse viendra en ciseler pour elle
Les phrases sincères qu’elle aime à entendre.
Elle appréciera celles où tu la trouves belle,
Et coulera aux sources de tes mots tendres.
Décembre 2018