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Ancre 1

Dernière mise à jour : 17 févr. 2021

Il a plu dans les cœurs mais pas sur ton beffroi,

L'orange des flammes vitrifiait les regards

Que traversaient les alarmes de notre effroi.

Trépignant sur les pavés on voyait, hagard,

Partir en fumée une page de l'histoire

Où s'écrivait la forêt formant ta charpente.

Ses robustes chênes réduits en cendres noires

Lâchaient leur colère en volutes ardentes,

Traçant par ce bel Avril, au ciel de Paris,

Les sourds reproches des bâtisseurs du passé.

Pendant tous ces siècles nous avions juste appris

A t'admirer, sans penser à te protéger.

Cathédrale bâtie au cœur de la capitale,

Monument religieux devenu national,

Édifice du peuple, reflet de son âme,

Tes murs silencieux dévorés par les flammes

Noircirent les cœurs abasourdis de la foule.

Intense, il en montait un hurlement muet,

Que portait loin la volonté de te sauver.

Las, avant que les pompiers enfin ne déroulent

Les tuyaux suffisants pour arroser ton chœur,

Un feu violent lançait au ciel ses stries oranges,

Portant les rires de tes diables de malheur,

Pulvérisant, vengeurs, les statues de tes anges.

Priant, rageant, baissant les yeux au bord des larmes,

Le peuple pensait déjà à te rebâtir

Pour effacer un jour la honte de ce drame,

En te rendant plus belle qu'en leurs souvenirs.

Athées ou croyants, pauvres ou riches, mécènes,

Tous offrirent leur don pour que tu redeviennes

Notre Dame aux fières voûtes, aux divins vitraux.

Renaissant comme un phénix, le coq de ta flèche

Dominera la Cité, Paris à nouveau.

Tes cloches et tes orgues joueront de mèche,

Au ciel bleu, leurs plus beaux et solennels morceaux

Qui enivraient jadis Violet et Hugo.



Mai 2019




















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Dernière mise à jour : 4 déc. 2020

Triste action de tristes cons un soir de Février taguant des croix gammées sur des tombes de personnes , Juifs ou chrétiens, musulmans ou athées , elles étaient chères aux yeux de leurs proches . SI les morts s'en fichent les vivants s'en offusquent . A juste raison .


Alors je repense à cette chanson Jean Ferrat, ‘’ le poète a toujours raison … ‘’ quand je lis

ce poème écrit le lendemain par Arthur Dreyfus qui m'a beaucoup plu par sa pertinence .

La force de la poésie c'est qu' en harmonisant des phrases simples elle est au cœur de l’immensité des choses.


'' La vie minable qu’il faut avoir Pour s’attaquer le soir À des morts couchés dans leur tombe Qui ne pourront pas vous répondre

La triste vie qu’il faut mener Pour se lever quand minuit sonne Et plutôt que d’embrasser des personnes D’aller salir des trépassés

Le peu de courage que cela requiert D’insulter le grand silence De ceux qui n’ont plus de père Pour protéger leur enfance

Le beau malheur que cela est D’avoir l’insomnie du Je hais De ne rêver que de la mort Plus de la vie d’abord

On ôtera de chaque stèle Vos traits de haine pastel Mais non de votre âme la misère Et c’est cela qui nous désespère ''

Arthur Dreyfus


J’ai aussi aimé sa simple raison de poétiser quand A. Dreyfus rajoute :

"Dans un monde où chacun donne son opinion, le poème est un moyen de 'donner son émotion'. Non pas de dire j'ai raison, ou: il faut penser comme ça. Juste d'exprimer ce qu'on ressent. Et c'est peut-être ça qui est partagé, parce que c'est au-delà, ou en deçà de la pensée..."

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