Disparaissez pénibles monstres fabuleux,
Éloignez enfin de ma face vos traits hideux.
La triste tempête en mon âme vous ranime
Repoussant mon peu de courage vers l’abîme.
L'enfer de vos visions me broie faisant renaître
Les fruits sombres et amers de mes souvenirs
Vous êtes devenus les sangsues de mon être,
Coulant dans mon sang l'amère envie de mourir.
C'était il y a très longtemps
Une autre vie certainement
Un premier amour éphémère
Trop brutalement mis en terre.
La frêle bulle de sa juvénile beauté,
Flottant au vent sur cette plage en été,
Gonfle mon cœur, déchire mon âme à nu
Accusant le monde et ce qui est advenu.
Nous vivions des heures folles, surpris d’amour.
Nous pensions que le monde n’était que cadeau.
Bravant l’interdit, goûtant son miel chaque jour
L’Avenir peignait en rose des perles d’eau.
Seule, une habillée de noir suffit pourtant
A détruire ton corps, mon cœur et notre amour.
Le vœu jaloux d’un dieu de l’Olympe, en tombant,
Fit d’un camion le messager de ton retour.
Quand cette froide mécanique te broya,
La petite fleur de sa tige s'envola,
Laissant morts deux pantins sur le sol,
Ton corps inerte, et moi, devenu fol.
07 Juillet 2019