Jour de Novembre. Assis près de la fenêtre,
Position un peu bête, je vois la pluie tomber.
Pourtant ce temps me va. L'hiver peut renaître.
Je ne suis point triste, j'apprécie cette ondée.
La pluie m’interpelle, épèle sur le carreau
Les lettres des rigoles poussant leurs gouttes d'eau.
Mes yeux fixent les routes qu'elles tracent en sillons,
Mon regard loin devant, en silence se confond
Passant en revue les vagues pensées de l'âme
Semées sur le terreau sucré-salé de ma vie.
Hier, aujourd’hui, demain, vont tous nos drames,
Leurs peines, leurs joies et leurs charmes. Aussi l'ennui.
L’Amour d’ici ne peut frapper ni m'effleurer.
Les jours succèdent aux nuits sans qu' Il me voie,
Sans que je puisse supposer le son de sa voix.
Cette glace pourrait-elle un jour se briser ?
Qui viendrait à cette fenêtre me sourire,
Me lancer un petit signe sans repartir ?
Des mirages furtifs de silhouettes féminines
Surgissent sur la route qui là-bas chemine.
Griffant les carreaux lisses comme des diamants
Ils emplissent mon cœur d’un espoir scintillant.
Cupidon me tend un doux bâton. Je le prends,
Remets l'espoir au hasard et sors sous le vent
Décembre 2020
Comments