Longtemps ces peuples, par hasard réunis,
Ont vécu côte à côte dans les mêmes pays.
Faisant peu de cas de leur différence,
Ils vivaient heureux, c’était une chance.
Leurs religions, belles folies, les séparaient
Mais dans le fond, pour tous, c’était parfait.
Las, le malheur des uns fit le malheur des autres
Quand la haine raciale d’un sombre dictateur
Nourrit, à sa chute, la révolte dans les cœurs.
Meurtris des camps, ils suivirent les apôtres
Qui leur promirent une terre à eux, enfin !
Par millions, ils allèrent là où leurs ancêtres
Vécurent jadis, du roi David jusqu’aux Romains.
C’était chez eux, ils voulurent en être maîtres …
Les bergers phéniciens, maintenant palestiniens,
Virent la foule de ces migrants s’abattre sur leurs biens.
Perplexes, ils les regardèrent occuper
Non pas leurs maigres biens, mais leurs belles vallées.
Le désespoir mit très vite leur haine à nu.
Mais quand les armes parlèrent, ils comprirent
Que cette Terre aimée ne leur appartenait plus.
Ils se battirent, trop tombèrent, vaincus ils partirent.
En bordure de leur pays, ils sont réfugiés,
Leur seul espoir s’appelle Solidarité.
Tu abrites de grandes cultures, Pays de Judée.
Plein d’un passé mystique usé par des vendeurs de Foi,
Des acheteurs d’âmes contrôlant leurs marchés,
Tu étouffes sous leur règne, tu subis leur loi.
Ils font tout pour que la Paix des peuples s’enlise.
Rejetant tolérance, raison et pragmatisme,
Ils nourrissent la peur et personne ne réalise
Que ce pays est très grand. Si l’humanisme
Guidait vraiment leur foi, comme il leur est écrit,
Les cœurs enfin, parleraient à ces gens meurtris.
Palestiniens, Israéliens, demain unis
En un Peuple du pays de Palisrélie
Vivraient ensemble confiants, proches, respectueux,
Et un jour, ils uniraient leurs familles. Heureux.
Ils gommeraient les frontières et aussi les craintes
De guerres sans fin, sources noires de tant de plaintes.
Oui, je sais, vous souriez de cette utopie,
De cet espoir au nom bizarre. PALISRELIE ?
Est-ce la fusion improbable au nom comique
De ces deux peuples trop longtemps antinomiques ?
Vous croyez sans doute être plus sérieux
En créant ce puzzle de deux pays haineux ?
S’armant sans cesse, cherchant une raison
De jeter des pierres, de bombarder des maisons !
A cette politique, pour le moins inopérante,
Je préfère rêver une utopie tolérante,
Fragile espoir pour des générations brisées
Naissant dans la peur, mourant dans ce brasier.
Décembre 2018
Comments