Vivre ces deux mélancolies,
Sur les Alpes ou bien en Syrie.
Sur des monts sereins et calmes,
Où en villes folles de flammes.
Soupirer de trop de beauté,
Pleurer pour les vies amputées.
Yin et Yang forcent deux baisers
Rêves sur les neiges éternelles,
Cauchemars des visions cruelles,
Biseaux de la réalité.
Sur une même planète
Se peignent deux paysages,
Misère, l’abîme y est si grand !
Contrées sublimes et parfaites,
Ou villes anthropophages,
Carminées barbouillées de sang.
Méditer ces deux nostalgies
Pour m’attendrir sur les beautés
Qui bordent le temps d’une vie.
Savoir que je les quitterais.
Comprendre le Mal ensuite
Pour ne plus le voir à jamais.
La mort est-elle une fuite
Au long pays des nuits calmes ?
Est-il planté d’arbres chagrins,
Ces bûchers où l’on enflamme
Les fautifs d’un monde malsain ?
Est-ce un océan des pensées,
Écrites mais peu lisibles ?
Les hommes devront y nager
Vers la fin de leur origine,
Pour y lire le plausible
De tout l'Univers androgyne.
Pour cela, pour savoir un jour,
Je ne veux pas être immortel
Mais atteindre ce non-retour
Où la mort lance son appel.
Mes mélancolies brûleront.
Sérénité et angoisse
En poussières se mêleront
A ce néant de mélasse,
Où, matière noire et astres
Élaborent la partition
Du chaos comme désastre
De l’ordre pour révolution.
Décembre 2018
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