Au secours, j’ai besoin de mots
Pour briser la croûte d’ennui
Qui empâte tous les bobos,
Quand ce qu’ils lisent dénie
Les certitudes mal fixées
Sur le bancal de leurs télés.
Au secours, j’ai besoin de mots
Les miens viennent du populo.
Comment écrire joies et peines
Après Rimbaud et Verlaine ?
Je reste au stade médiocre
Où, peinant, ma rime l’emporte
Sur l’espoir de quelques idées,
Où l’utopie se désespère
Sur la raison qui m’a aidé
A poétiser des chimères.
Au secours, j’ai besoin de mots
Pour les chanter à mon amour,
Qu’il lui plaise d’ouïr bientôt
Ma romance de troubadour.
Comme Cyrano, j’essaierai
Par la grâce de mes poèmes,
De lui rappeler la beauté
De nos années d’amours bohèmes.
Au secours, je n’ai plus de mots
Pour décrire les gestes idiots,
Fanatiques, des croyances
Justifiant haines et souffrances.
Plus de mots à la cupidité
De dirigeants qui a leur guise
Ruinent par leur avidité
Les populations soumises.
Plus de mots, je n’ai plus de mots.
Devrais-je alors me taire tantôt ?
Même si le silence est grand,
La rage n’est pas que faiblesse.
Je continuerai à pleine dents
De croquer cette tristesse.
Septembre 2018
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